Quantcast
Channel: Télévision et Séries TV - cinema
Viewing all articles
Browse latest Browse all 15

Anthony Delon, entrepreneur et papa - Exclusivité

$
0
0

Anthony Delon se fait rare sur les écrans et les planches. Rencontre avec un homme assagi qui a défini aujourd'hui précisément ses priorités dans la vie.

IMG_3416.jpg

Vous êtes né à Hollywood. Hasard ou volonté de vos parents ?

Anthony Delon. Effectivement, je suis né à Los Angeles. Mes parents étaient partis là-bas juste avant ma naissance donc j’ai vu le jour dans cette ville un peu par hasard. C’est pour cela que j’ai un passeport américain et mes filles aussi.

Mais vivez-vous aux USA ?

Non pas du tout, je vis à Paris. J’ai habité aux USA à plusieurs reprises mais maintenant je vis ici. Je pense qu’il y a dans chacun d’entre nous un peu d’Amérique mais je pense que nos racines sont plus fortes et j’aime beaucoup l’Europe aussi.

Quels sont vos rapports avec notre région ?

Cela fait 25 ans que je viens sur le Bassin d’Arcachon, au Canon, au Cap ferret en particulier chez mon ami Cyril Viguier. Et puis j’ai tourné aussi la série « Interventions » de TF1 à Cognac, ainsi que « Trois femmes…un soir d’été » à Condom dans le Gers, quasiment trois mois.

20110715_p.taris_TARI6343_2.JPG

Anthony Delon au Canon (33) chez Cyril Viguier en 2011 (photo Philippe Taris)

Pourquoi avoir relancé cette année votre marque de cuir «Anthony Delon 1985 » ?

Tout simplement, parce que j’étais resté un sentiment d’inachevé  par rapport au premier lancement. D’autant plus que cela avait été un gros succès : 2ème des ventes de cuir à l’époque, 130 boutiques la première année.(Voir vidéos ci-dessous)

Pourquoi vous êtes vous investi dans la mode et le cuir en particulier ?

Le cuir est une de mes passions depuis tout petit. Cela a été mon premier métier. C’est une matière noble. Porter un blouson de cuir, c’est comme avoir une seconde peau. Je trouve que pour un homme, c’est viril, pour une femme, sensuel. Et puis il y a une histoire autour du cuir : un bon blouson de cuir peut vous accompagner pendant 20 ans et il va épouser votre mode de vie, selon comment vous allez l’utiliser et cela se verra sur lui. J’aime le cuir.

Comment vous impliquez-vous dans cette entreprise ?

Contrairement à 1985, je m’investis à fond dans tous les domaines de création. C'est-à-dire que c’est moi qui dessine les blousons, je recherche les producteurs de peaux, je suis la fabrication, je m’occupe de la communication. Travailler dans le cuir est très complexe car il faut surveiller toutes les étapes. C’est un travail à plein temps c’est pour cela que j’ai mis en parenthèse pour l’instant ma carrière de comédien.

Est-ce une production purement française ?

Oui, c’est du pur « Made in France ». Mes fournisseurs de cuir se trouvent à Paris mais aussi à Graulhet dans le Tarn. J’ai créé un bombardier dont la peau brute vient de Nouvelle Zélande mais toutes les peaux sont traitées ici en France.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour la création de vos blousons ?

C’est, bien sur, le cinéma. J’ai créé 5 familles de blousons inspirées de grands classiques et d’acteurs du cinéma.  Pour l’une d’entre elles, l’inspiration vient du premier film « Blade Runner ». Au début du film, Harrison Ford porte ce trench en mangeant des nouilles dans un quartier chinois. Mon perfecto provient de « L’équipée sauvage » avec Marlon Brando. La veste 70 vient de « Mean Streets » de Martin Scorsese. Les blousons appelés « classiques Vintage » sont inspirés de « L’affaire Thomas Crown » avec Steve McQueen, même s’il ne porte pas de cuir mais un blouson en toile beige. Et enfin les « Fly Jackets » sont un hommage à l’aviatrice américaine Amélia Eckhart qui a été la première femme à avoir traversé l’Atlantique en solo.

00366183_000076.jpg

Ces produits ne sont disponibles que sur votre site internet ?

Non pas du tout car nous sommes distribués depuis septembre au Printemps Haussmann à Paris. On nous trouve au premier étage avec les grands créateurs comme Dior, Lanvin, Gucci et j’en suis très fier. Le but est, aujourd’hui, de se développer rapidement en France puis à l’étranger.

Comptez-vous aussi vous diversifier ?

Tout à fait car je viens juste de lancer une marque de lunettes et votre région a été une des premières à avoir accueilli ces produits. Trois opticiens du Sud Ouest nous commercialisent pour le moment. Cela ne fait que débuter car cette collection solaire et optique date d’à peine un mois. Et comme pour les cuirs, les lunettes se déclinent selon les mêmes œuvres cinématographiques. Je trouve que cuir et lunettes vont très bien ensemble, les deux sont liés. Il faut une certaine cohérence.

Vous avez trois filles. On dit de vous que vous êtes un papa attentionné ?

Je pense que c’est vrai. Les deux plus jeunes, Lou (22ans) et Liv,(17 ans) vivent avec moi depuis 4 ans. Elles sont très importantes pour moi. Elles font partie de mon équilibre. J’essaie de leur donner un maximum d’amour, de temps et d’écoute. L’ainée Alysson (30 ans), vit aux États-Unis.

Que font-elles comme études ?

Alysson est mannequin à Los Angeles. Lou fait des études de Droit et Liv va passer son Bac cette année. Mais si elles souhaitaient faire une carrière artistique, je les conseillerais plus que les encourager

Pourquoi avoir attendu d’avoir 50 ans pour reconnaitre Alysson ?

Je connaissais son existence mais c’était très compliqué, c’est pour cela que ça s’est fait sur le tard. Quand je l’ai retrouvé, elle était plus grande et on pouvait alors avoir un dialogue à deux. Alysson fait du surf et j’aimerai bien l’emmener au Pays Basque où il y a des spots pour cela.

Comment vont vos parents ?

Bien.

Vous ne parlez pas beaucoup de votre maman Nathalie Delon ?

Il n’y a aucune raison à cela. Disons qu’on me parle plus de mon père. On s’entend bien avec ma mère et comme elle a du temps maintenant, elle s’occupe beaucoup de mes filles.

Nous allons tout de même parler de votre père…

Ce n’est pas nécessaire.

Dans la vie, êtes-vous nostalgique ?

Oui. Je sais que ce n’est pas bien mais… en même temps, je suis ancré dans le présent. Je suis nostalgique d’une certaine époque où la vie était, du moins j’ai ce sentiment, plus douce où les rapports entre les êtres étaient moins rudes. J’aimais bien les années 1980-90. Il y avait, je crois, pour les jeunes plus de perspectives. J’avais le sentiment à cette époque que tout était possible, que tout était ouvert. Aujourd’hui, quand je pense à l’avenir pour nos enfants, je me dis que ça ne va pas être facile. Et comme je suis très attaché à la nature aussi, aux grands espaces, je constate comme beaucoup les problèmes liés au réchauffement  climatique, à l’effet de serre mais aussi à une surconsommation de nos ressources dans le monde, de la faune sauvage qui disparaît et cela m’angoisse un peu pour les jeunes. Quel monde les attend…

IMG_3388 copie.jpg

Toute votre vie, vous avez été un rebelle.

Oh oui quand j’avais 20 ans et aujourd’hui, je dirai que je vis ma vie comme j’ai envie de la vivre. Quand j’ai envie de dire quelque chose, je le dis. Même maintenant, je n’ai pas envie de me laisser dicter une conduite ou des paroles. Je suis épris de liberté. Je ne suis pas conformiste, c’est sur.

Avez-vous des regrets ?

Je n’en ai pas vraiment. Il y a des moments dans ma vie où j’ai fait preuve sans doute d’inertie avec deux, trois années qui ont été inutiles. Mais en même temps, ce sont ces hauts et ces bas, ces épreuves qui ont forgé l’homme que je suis aujourd’hui. Je suis quelqu’un qui se remet beaucoup en question et j’essaie toujours d’apprendre de l’adversité, de mes erreurs, d’en tirer profit pour la suite. Certes, je fais encore des conneries.

Avec le recul, pensez-vous avoir eu déjà une belle vie ?

Jusqu’ici, je me dis que j’ai eu une belle vie avec des hauts et des bas. De l’extérieur, les gens pensent et disent « le mec, il est né Delon, il a fait du cinéma, cela a été facile pour lui et il a forcément une vie cool » mais en fait le public n’imagine pas, et c’est normal, que j’ai du faire face à beaucoup d’épreuves. J’ai eu de la chance aussi et je me considère comme chanceux et j’ai une bonne santé.

Quel est votre rapport avez-vous avec la télévision d’aujourd’hui ?

Je regarde beaucoup de séries et quelques journaux télévisés, un peu de sport mais très peu d’autres programmes. Je regarde actuellement la dernière saison de « House of Cards » que je trouve un peu décevante. J’ai beaucoup aimé les séries israéliennes « Fauda » et « Hostages » et tout récemment la britannique « Bodyguard »…magnifique.

A quand votre retour à la télévision dans une série ?

Quand j’ai relancé ma ligne de cuir, je pensais pouvoir concilier les deux mais je me suis vite aperçu que c’était un tel travail que j’ai refusé depuis deux ans tout ce qu’on m’a proposé : deux pièces de théâtre, deux téléfilms, un film cinéma. Ma priorité est là aujourd’hui. Quand je fais des choses, j’essaie de les faire à fond et là, j’ai vraiment envie de construire quelque chose pour moi et mes enfants aussi, une vraie belle marque. Mais cela ne manque pas, je vous l’avoue.

Propos recueillis par Jean-Michel Selva

jm.selva@sudouest.fr

Vidéos

Le bilan de la Fashion Week 2018 par Anthony Delon (réalisé par Cyril Viguier)


# La culture japonaise vue à travers les blousons en cuir d'Anthony Delon (réalisé par Cyril Viguier)


Note

IMG_5128.jpg

Le site de cuir d'Anthony Delon :

https://www.anthonydelon1985.com/

 

 

 

 

 

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 15

Latest Images

Trending Articles





Latest Images